Les circonstances.
La contusion musculaire succédait à un choc. Pour l'élongation, c'est tout à fait différent : il s'agit d'une douleur qui apparaît spontanément, lors d'un effort violent, souvent pendant un entraînement en résistance - vitesse. Mais il peut arriver que la douleur apparaisse sans que l'on ne sache trop quel type d'effort l'a provoquée, et même qu'elle ne se manifeste que le soir ou le lendemain.
Les signes
A l'occasion d'une brutale accélération, le sportif ressent une douleur soudaine, bien localisée, " pointue ", à un endroit précis du muscle, le plus souvent à la cuisse.
Prenons le cas d'une telle douleur au quadriceps qui forme la partie antérieure de la cuisse. Comme le sportif ralentit alors sa course et s'arrête immédiatement, la douleur diminue et disparaît totalement quand il marche lentement vers la touche. En général il ne boite même pas.
Mais si on appuie alors avec le doigt à l'endroit qu'il signale, mais où il ne sent plus rien au repos, la pression du doigt réveille à nouveau la douleur. On peut appuyer en d'autres points du muscle avec le doigt, on ne provoquera pas d'autre sensation douloureuse.
Quand les muscles seront refroidis, un peu plus tard, la totalité de la cuisse pourra être douloureuse de façon diffuse, sans point sensible particulier, avec un muscle qui est légèrement contracturé si on le palpe dans sa masse. Mais il peut ne pas y avoir de contracture si l'élongation est minime.
Que faire ?
Il faut arrêter immédiatement l'entraînement et mettre de la glace sur la partie douloureuse, le plus vite possible. On met le sujet au repos avec glace 30 minutes matin et soir pendant 3 jours. Actuellement on applique souvent la cryothérapie par les sprays réfrigérants.
On lui conseillera probablement la marche, et il sera soumis à certains soins qui dépendent du médecin qui la examiné, du kiné et surtout de la nécessité de le réintégrer le plus rapidement possible dans l'équipe : électrothérapie, ionisation, mésothérapie, laser, tous ces soins variant selon les médecins, les modes, l'expérience et la pratique de chaque équipe médicale. Il est rare que l'on mette un bandage compressif.
Ce n'est qu'après des soins et 5 à 6 jours de repos que tout sera réglé, généralement sans séquelles.
La reprise de l'entraînement se fera sur 4 jours avec footing sur le stade et accélérations progressives et prudentes. Si tout se passe bien, dans le meilleur des cas, il pourra reprendre la compétition 9 à 10 jours après l'élongation, au pire 15.
Et si on ne fait rien ?
Si l'entraînement reprend le lendemain, l'échauffement sera assez bien supporté, mais impossible d'accélérer sans que la douleur ne réapparaisse. Si le sportif ne respecte pas le repos, s'il force son muscle à travailler malgré la douleur, non seulement il mettra plus longtemps à guérir, mais encore il risquera de tout compliquer par un claquage musculaire qui l'obligera alors à interrompre plus longtemps son activité sportive. Pour gagner une semaine, on risque de perdre un mois.
A quoi est due une élongation ?
Il s'agit d'une minuscule déchirure. Il y a eu un mouvement forcé du muscle qui a dépassé ses limites de contractilité, d'élasticité ou d'extensibilité.
Suite par exemple à un mouvement qui le force en extension, quelques fibres se désunissent entre elles, créant une mini déchirure très localisée, modifiant la structure du muscle sur un centimètre et guère plus, avec présence autour de la lésion, d'un peu de sang et d'eau (œdème) Cette micro déchirure est à peine visible à l'échographie, d'où l'utilisation du scanner pour bien faire le diagnostic quand le sportif est de niveau national ou international et que les gros moyens financiers " peuvent suivre ".
Mais tout ceci est inutile pour le sportif normal, avec un bon médecin de terrain qui connaît le sport et les hommes.
Si les examens complémentaires montraient que la lésion est plus importante, on parlerait alors de déchirure puis de claquage.
Peut on éviter es élongations ?
-Oui, si on suit un entraînement bien surveillé par un entraîneur, au lieu de faire n'importe quoi.
-Oui si on s'échauffe longuement, progressivement, selon des règles bien contrôlées par l'entraîneur, en fonction de l'état du terrain et du temps, de l'époque de l'année et du climat.
-Oui si le matériel, chaussures par exemple est bien adapté.
-Oui si on s'hydrate correctement, si on s'alimente selon des règles précises.
-Oui si on respecte un temps de repos pour récupérer suffisamment après entraînements et compétitions.
-Oui si on adapte son activité sportive à son âge.