C'est une broncho-constriction induite par l'effort qui est responsable de ces difficultés respiratoires. Pour autant il n'est pas question de bannir toute activité physique, mais au contraire d'identifier les procédures spéciales à mettre en ouvre à partir d'une connaissance minimale des mécanismes de la maladie
Quelques observations
La course à pied est l'exercice le plus susceptible de provoquer une constriction bronchique à l'effort
Le cyclisme et surtout la natation en raison de son environnement humide exposeraient moins les enfants asthmatiques à des broncho-constrictions
Les broncho-constrictions d'effort sont déclenchées plus facilement lorsque l'air est froid et/ou pollué mais retardées lorsque l'air est chaud et humide.
Un entraînement lourd et de longue durée peut provoquer une hyper réactivité bronchique chez les individus prédisposés
Un entraînement modéré ne semble pas avoir d'effet direct sur la réactivité bronchique de plus les activités physiques sont importantes car elles permettent à l'enfant asthmatique de mieux maîtriser sa maladie, notamment en développant sa capacité respiratoire et en augmentant sa consommation maximale d'oxygène.
Deux théories pour expliquer l'asthme à l'effort
Les chercheurs ignorent toujours ce qui cause la crise d'asthme à l'effort, mais ils ont émis deux théories majeures
1. La théorie de la perte d'eau. L'air qui pénètre dans les bronches est réchauffé (à la température corporelle) et humidifié avant d'atteindre la délicate membrane des alvéoles. Lorsqu'on fait de l'exercice, la quantité d'air qui entre dans nos voies respiratoires augmente substantiellement. Il faut donc de plus en plus d'eau pour humidifier cet air. Après quelques minutes d'exercice, les pertes d'eau au niveau de l'épithélium des bronches deviennent si importantes qu'elles provoquent un assèchement des bronches et, possiblement, la libération de substances (notamment l'histamine) responsables de la constriction des bronches
2. La théorie du « chaud-froid-chaud ». L'augmentation de la quantité d'air circulant dans les voies respiratoires jumelée à la nécessité de réchauffer l'air avant qu'il n'atteigne les alvéoles a pour effet de refroidir de façon marquée la paroi interne des bronches. Cependant, une fois l'exercice terminé, la dilatation importante des vaisseaux sanguins amène un flot de sang qui réchauffe alors rapidement la muqueuse des bronches. Cette valse des températures (chaud-froid-chaud) au niveau des voies respiratoires aurait pour effet de libérer des substances responsables de la constriction des bronches.
Prise en charge médicale de l'asthme à l'effort
Un traitement médical doit permettre à l'enfant asthmatique de mener une activité quasiment normale. La prise en charge vise dans un premier temps à réduire l'activité inflammatoire, à l'élimination des allergènes et à limiter l'exposition aux fumées et autres polluants. Puis les broncho-dilatateurs pris par inhalation avant l'exercice pour prévenir les réactions d'asthme d'effort donnent en général de bons résultats. Il est bon de signaler à ce sujet qu'une étude a démontré que l'inhalation de broncho-dilatateurs (Salbutamol) n'a aucun effet sur la puissance maximale, la fréquence cardiaque maximale ou l'endurance chez des athlètes d'élite non asthmatiques. Par contre certains produits pour asthmatiques ne sont pas autorisés sans dérogation spéciale, chez les sportifs de compétition
Conseils pratiques
Réaliser un bon échauffement.
Inspirer par le nez.
Limiter les exercices intensifs lorsque l'air est froid et sec.
Privilégier les efforts en nature plutôt qu'en milieu urbain.