En foot, le geste de shooter sur un ballon s'avère proportionnellement beaucoup plus contraignant pour les jeunes enfants que pour des adultes et risque à la longue d'entraîner des blessures.
Alors, quelles sont les limites à ne pas dépasser?
Pendant longtemps, on disait qu'il ne fallait pas excéder huit heures de sport par semaine. En fait, cette règle ne signifie pas grand-chose.
Si l'enfant court, saute, s'amuse en pratiquant différentes activités qui stimulent toutes ses fonctions physiologiques, il peut allègrement
dépasser ce seuil.
C'est la notion même d'entraînement qui doit être soigneusement discutée en phase de croissance.
Pour s'en convaincre, il suffit de rappeler quelques plates vérités sur la fragilité intrinsèque du squelette dans la première partie de la vie.
Des os en formation
Comparé aux autres organes, le tissu osseux met du temps à s'organiser.
Il reste encore mou quand des structures comme le tendon ou le muscle
sont déjà parvenues à maturation.
Sous la contrainte, il risque de se fendiller et, en cas de sollicitations trop
brutales, il peut s'arracher par morceaux. D'après les enquêtes, 15 à 25% des jeunes joueurs de foot subissent ce genre de traumatisme au niveau du genou.
Ce syndrome est connu sous le nom de maladie d'Osgood-Schlatter, du nom des deux médecins qui l'ont identifiée en 1903.
Un diagnostic facile
Que se passe-t-il? La frappe du ballon induit en effet de violentes tractions du tendon du quadriceps sur l'insertion tibiale.
Dans la maladie d'Osgood-Schlatter, celle-ci se décroche, s'enflamme, se met en boule.
L'enfant commence à souffrir lors des matchs jusqu'au jour où il n'arrive même plus à monter ou descendre les escaliers.
Dans un tiers des cas, ce handicap est encore amplifié par le fait que la douleur touche les deux jambes à la fois.
Jusqu'il y a peu, on pensait que cette maladie menacait les enfants
entre 12 à 14 ans. Mais avec l'abaissement de l'âge du début de la formation pour les petits footballeurs (certains commencent vers 5 ans) on peut raisonnablement s'attendre à la survenue de symptômes à la fois plus précoces et plus graves.
Pour le médecin, le
diagnostic est facile à poser.
A la palpation, une tubérosité tibiale gonflée et déformée déclenche une très vive douleur. Certains chirurgiens proposent d'intervenir pour
revisser cette petite plaque cartilagineuse et exciser en même temps les calcifications dans le tendon.
En général, ce n'est pas nécessaire. Le repos suffit. A condition de ne
pas reprendre trop tôt.
Il faut éviter que les petites victimes ne s'engagent dans un cycle
de reprise et de rechute qui peut durer longtemps.
Face aux situations les plus difficiles, il faut alors prendre le taureau par les cornes et immobiliser dans un plâtre ou une attelle durant 4 à 6 semaines.
Ce traitement qui paraît sévère donne incontestablement de
meilleurs résultats.
A la fin de la période d'immobilisation, les clichés montrent la
formation d'un magnifique cal et l'affaire est entendue.
La guérison définitive viendra avec le processus de durcissement de l'os.