On attendait Messi, Neymar ou Falcao. Mais les stars annoncées de cette Copa America 2011 n'ont pas tenu leur rang. D’autres joueurs, jeunes et moins jeunes, aux noms moins clinquants, ont su tirer leur épingle du jeu. Voici les révélations et l'acteurs de l'ombre.
LES RÉVÉLATIONS
Sebastian Coates
A 21 ans, ce robuste défenseur central (1,96 m), qui évolue au Nacional de Montevideo, est bien la révélation uruguayenne de cette Copa America. Il a profité des blessures (Godin, Victorino) pour s’imposer au centre de la défense celeste. Impitoyable sur l’homme, imprenable dans le jeu aérien, il est déjà le digne héritier de Diego Lugano. D’ailleurs, le capitaine uruguayen en a fait son fils spirituel et footballistique. Il y a quelques mois, il avait conseillé au Sao Paulo FC (club par lequel il est passé) de le faire signer au plus vite. C’est déjà trop tard, puisque la carrière du jeune défenseur, déjà surnommé «Patron» au pays, devrait se poursuivre sur le Vieux continent. L'AC Milan et la Lazio Rome sont tombées sous le charme et devraient bientôt lui faire une offre qui ne se refuse pas.
Wilian Chiroque
A 31 ans, il ne représente pas forcément le futur du football péruvien. Mais en l’absence de Farfan et de Pizarro (blessés), il a su se faire une place au soleil. Ce petit format d’1,65 m, utilisé dans le couloir droit et sur le front de l’attaque lors de cette Copa America, a brillé par son dynamisme, son sens de la provocation et ses dribbles redoutables. Il en a d’ailleurs réussi dix-sept tout au long de la compétition. Cerise sur le gâteau, c’est lui qui a ouvert le score lors du match pour la troisième place, remporté face au Venezuela (4-1). Après avoir fait toute sa carrière au Pérou, ses prestations ne sont pas passées inaperçues. Plusieurs clubs du continent (dont l’Université du Chili) et d’Europe se sont renseignés à son sujet.
Marcelo Estigarribia
Le « véritable Messi Guarani » (son surnom au Paraguay) était attendu depuis longtemps à pareil niveau. Petite star au Paraguay, il a mis du temps à se trouver et à prouver qu’il avait un pied gauche exceptionnel. Lors de cette Copa America, il a franchi un palier. L’ex-joueur du Mans est un ailier gauche insaisissable, très technique, capable de dribbler dans un mouchoir de poche. A l’image d’un Di Maria au Real, il n’hésite pas, également, à redoubler d’efforts en phase défensive. Même s’il n’a pas été titulaire en demie finale et en finale, il a démontré, qu’à 23 ans, sa carrière était enfin lancée. Plusieurs clubs espagnols lorgnent sur lui.
Joel Campbell
A 19 ans, la petite pépite costaricaine a marqué les esprits en Argentine. Cet attaquant virevoltant, gaucher, auteur d’un but contre la Bolivie, a fait tourner les défenseurs en bourrique. Puissant, rapide, technique, il a tout d’un futur grand. Passé par toutes les sélections costaricaines, il devrait traverser l’Océan atlantique cet été. Il devait signer à Arsenal, mais, à la surprise générale, il ne s’est pas présenté au rendez-vous fixé avec le club. Les négociations ont donc échoué avec le club d’Arsène Wenger. Manchester United a repris le dossier en main et compte bien faire signer tout prochainement cet attaquant plus que prometteur.
LES ACTEURS DE L'OMBRE
Paolo Guerrero
En l’absence de Farfan et Pizarro, “le Prédateur” a su porter la sélection péruvienne sur ses épaules. Il a joué à merveille son rôle de pivot, de leader et de buteur tout au long de cette Copa America. A 27 ans, le meilleur buteur de la compétition est un digne héritier de Teofilio Cubillas, le légendaire joueur péruvien. Ses statistiques parlent pour lui : en cinq matchs, il a inscrit cinq buts, réussi seize dribbles, quatre-vingt-cinq passes correctes et a été victime de vingt-deux fautes. Cet attaquant talentueux, qui ne connaît que l’Allemagne (Bayern et Hambourg), voudrait profiter de son nouveau statut pour aller voir ailleurs.
Arevalo Rios
C’est un pitbull, une force de la nature, prêt à tous les sacrifices pour son équipe. Ce milieu terrain défensif d’1,68 m a parfaitement rempli son rôle de sentinelle devant la défense. Dur sur l’homme et infatigable, très propre dans son utilisation du ballon, ce titulaire indiscutable de cette Celeste championne a prouvé qu’il avait sa place à ce niveau-là. Dans la lignée d’une excellente Coupe du monde, « le petit géant », qui évolue au Botafogo (Brésil), aimerait maintenant, à 28 ans, connaître le football européen. Son profil et son état d’esprit pourraient rendre bien des services à beaucoup de clubs.
Justo Villar
A 34 ans, le capitaine paraguayen a réalisé une excellente Copa America. Elu meilleur gardien du tournoi, il a sauvé les Guaranis à plusieurs reprises. Notamment contre le Brésil. Excellent sur sa ligne, leader charismatique d’une sélection ultra-défensive, il a prouvé qu’il y avait une vie après Chilavert au Paraguay. Il vient tout juste de signer un contrat de trois ans avec Estudiantes de la Plata, l’un des meilleurs clubs argentins. Car Justo Villar ne veut pas s’arrêter là : il se verrait bien raccrocher les crampons après la Coupe du monde 2014, au Brésil.
Maxi Pereira
Le latéral droit uruguayen, titulaire indiscutable de la Celeste et du Benfica Lisbonne, est l’un des tous meilleurs arrières droit de la planète. Court sur pattes, dynamique, endurant, cette mobylette parcourt inlassablement son couloir pendant 90 minutes. A 27 ans, il est dans la force de l’âge. Tous ses adversaires se sont cassés les dents sur lui et beaucoup d’entre eux ont terminé leur match sur les rotules. Car en plus d’être un excellent défenseur, il n’hésite jamais à monter pour créer le surnombre. Ses statistiques sont étonnantes pour un arrière latéral. Il a fait moins de fautes (seulement huit en cinq matchs) sur ses adversaires que ses adversaires sur lui (dix-huit).
Eurosport