Les clubs de Pro League cumulent 185 millions d’euros de dettes mais à l’échelle européenne, c’est plutôt raisonnable…
BRUXELLES C’est devenu difficile, voire impossible de parler football sans parler d’argent. Les transferts, les budgets, les primes : le financier est partout. Pourtant, le sujet reste assez tabou et les clubs n’aiment pas vraiment en parler.
Pour avoir une idée claire de la situation financière des clubs de Pro League , le seul moyen était dès lors de se plonger dans leurs comptes annuels, récemment publiés par la Banque Nationale. Ceux-ci concernent donc le dernier exercice fiscal, à savoir la saison 2011-2012 (seuls les chiffres n’ont pas été publiés).
Il est évidemment hasardeux de comparer des chiffres bruts : certains clubs sont des asbl, d’autres des sociétés. Leur mode de fonctionnement est lui aussi différent. Mais ces données permettent tout de même de dégager des tendances fortes.
À la question de savoir quel club a les reins les plus solides, la réponse fuse. “Au vu de ces résultats, Genk est sans aucun doute le plus le sain de D1” , observe Stefan Kesenne, économiste du sport de l’Université d’Anvers. “Ses fonds propres sont relativement élevés, ses bénéfices sont très corrects et sa masse salariale, par rapport à son chiffre d’affaires, est assez bas. Après Genk, le club qui se porte le mieux est le Standard. Anderlecht, par contre, a des capitaux propres très limités et des dettes importantes. Le Club Bruges est dans le même cas.”
Les quatre grands ne sont donc pas vraiment logés à la même enseigne. Et Gand est à ranger du côté de ceux qui doivent se serrer la ceinture...
Même si la dette d’Anderlecht (emprunts,…) dépasse les 32 millions et celle du Standard les 24 millions, il n’y a pas de quoi s’affoler : aucun club du G5 n’est mourant ou très malade. Par contre, sur l’ensemble de la D1, les banquiers toussent…
“La situation générale des clubs n’est pas vraiment bonne” , poursuit Stefan Kesenne. “Ce qui inquiète, c’est que la moitié des clubs ont fini la saison dernière avec des pertes. Pourtant, ils bénéficient presque tous de larges subsides, souvent cachés et de faveurs dans le règlement des pensions. Malgré ça, des clubs terminent encore la saison en négatif !”
La crise a bel et bien frappé les clubs belges. Si l’on excepte, le bénéfice exceptionnel de Genk en 2011-2012 (28 millions), le résultat global des comptes annuel des autres clubs est négatif.
Le montant global des dettes, à court et long terme, des clubs de D1 n’est pas non plus très rassurant. Il s’élève à 185 millions d’euros. “Bien sûr, c’est inquiétant. Mais nous sommes encore loin des dettes espagnoles, italiennes ou anglaises.”
En effet : dans ces trois pays, les dettes des clubs atteignent plusieurs… milliards (voir ci-contre). Seule une nation est meilleure élève que la Belgique : la France, où les contrôles très stricts de la redoutée commission dite de la DNCG ont porté leurs fruits.
Tout n’est donc pas si noir chez nous. Mais pas rose pour autant...
info DH SPORT